Le bateau

Le Muppet Show est un Aquila PTE (Petit Tirant d’Eau, lest court) de 1981. Il a été dessiné par Philippe Harlé et construit en 1046 exemplaires par les chantiers Jeanneau. C’est l’une des plus grande série de voiliers de plaisance.

Longueur de coque 8,28m                        Bau 3m

Longueur hors-tout 8,70m                        Tirant d’eau 1,4m

Couchages : originellement 6, actuellement 4 ou 5 selon la configuration

Armement : Anciennement 2e catégorie, aujourd’hui classé en >6mn mais bien plus armé que cela.

Moteur inboard Yanmar YSM12. Un bon vieux mono cylindre fiable et robuste.

Gazole : 27L                                             Eau : réservoir de 90L, total 185L avec bouteilles et bidons

Garde robe : GV à 3 ris – 15 m2, génois 26,5m2, solent 18m2, foc de brise 12m2, spi medium 60m2.

Cet exemplaire a été acheté par mon père et mon grand père en 1991. Les deux précédents propriétaires étaient basés en Manche aussi le bateau est immatriculé à Paimpol. Depuis l’achat il est basé est au port de la Gravette à l’embouchure sud de la Loire en Loire Atlantique.

Jusqu’en 2005, il n’a subi aucune transformation en dehors de l’entretien courant. C’est à cette époque que j’ai commencé le prendre en main, le rénover et l’améliorer pour aller toujours plus loin.

large_aquilaVue d'ensemble

 

 

 

 

 

 

 

Dans le cockpit, se trouvent un grand coffre à tribord et un très grand coffre à bâbord (il peut contenir tous les pare battages, les aussières, l’annexe, le moteur hors-bord et les bouts de rechange. Il renferme également le réservoir de gazole de 27L et la bouteille de gaz). Le radeau de survie se loge dans un coffre ouvert à l’arrière sous la barre.

Au pied de la descente, on trouve la cuisine à bâbord et les toilettes et la grande table à carte à tribord. La table du carré est centrée avec 2 rabats et est d’une grande robustesse quand on sait ce qu’elle à vu. De par et d’autre sont disposées les banquettes/bannettes et les nombreux rangements.

Le pic avant renferme une cabine double avec une penderie et des étagères. Sous la couchette, de larges caissons servent de soute à voile et stockage des outils et pièces de rechange. Voir les photos en bas de page.


Première étape : la préparation d’une navigation vers Madère avec des copains de promo vers Madère – 2007

Principaux travaux :

  • Grattage de 20 ans d’antifouling, vérification de l’état de la coque et des boulons de quille
  • Changement du radeau de survie. Sea safe hauturier 6p avec grab bag
  • Changement des silent blocs du moteur
  • Changement des réas de tête de mât et de bôme
  • Changement de la barre franche. Tournée par un ami et en chêne
  • Changement de la plupart des poulies
  • Changement de la pompe manuelle de l’évier pour une pompe à pied. Beaucoup plus pratique !
  • Réfection de toute l’électricité 12V, changement de câbles et du tableau électrique
  • Réfection du joint de quille
  • Installation d’un autoradio avec prise auxiliaire
  • Changement de l’enrouleur et de l’étai (Facnor LS 130)
  • Changement des vis de hublots latéraux (alu remplacé par de l’inox) et réfection de l’étanchéité.
  • Changement du triple taquet sur le roof tribord.
  • Changement de la vache à eau (100L officiellement, 90L en pratique)
  • Cloisonnement du rangement de table à carte. Cela peut paraître anodin mais c’est beaucoup plus facile de trouver la carte idoine.
  • Installation de mains courantes
  • Installation d’un onduleur 220V/150W
  • Installation de feux de navigation et mouillage en tête de mât.

Finalement, pour cause de temps, le point le plus au sud sera Lisbonne. Peu importe, l’essentiel était de traverser le golfe de Gascogne et de nous tester. Ce qui nous aura fait le plus défaut sur le retour est de n’avoir, à l’époque, qu’un génois en voile d’avant. En effet, le retour s’est effectué sous ciel bleu anticyclonique amenant des vents de NE, soit pile la route. 5 jours de près avec une voile pas du tout adaptée ne nous ont pas facilité la tâche.


Deuxième étape : la préparation du tour de l’Atlantique – 2008.

Ici, nous entrons dans une autre dimension. L’équipement et la sécurité sont une chose mais l’aspect volume de rangement et confort à bord ne sont pas à négliger.

Principaux travaux :

  • Suppression de la couchette superposée à tribord pour y installer 2 étagères et un légumier en place d’une simple farge de 20cm sur la couchette.
  • Ajout d’étagères et d’une bibliothèque à tribord. Là aussi un gain de place énorme. La bibliothèque peut contenir une quarantaine de livres de poche.
  • Suppression de la couchette double à babord. Pas besoin pour un équipage de 3 et beaucoup plus pratique d’accéder au coffre en dessous. Les pièces d’origines ont été conservés et le changement couchette simple/double se fait en 10 minutes.
  • Changement des mousses des couchages dans le carré
  • Changement des batteries pour des batteries AGM – 80 et 120Ah
  • Ajout de 80L d’eau douce en bidons de 5L à l’entrée de la cabine avant. Poids bien centré, facile d’accès, un succès.
  • Ajout d’une pompe à eau de mer dans la cuisine. Très pratique pour la vaisselle (sauf quand l’eau à est 4°C).
  • Changement du réchaud à bouteille suspendue pour un Eno double gaz. Gain de place dans la placard en dessous car la bouteille a été déporté dans un caisson du cockpit.
  • Installation d’une radio BLU (récepteur), d’une balise de détresse EPRIB.
  • Installation d’une perche gonflable IOR
  • Installation d’un poste de veille dans la descente.
  • Installation d’un portique pour le panneau solaire de 80W
  • Changement du gréement dormant.
  • Installation du 3e ris de GV
  • Ajout de 2 voiles d’avant
  • Installation d’un pilote ST2000 de Raymarine (pas un succès, ce pilote est une insulte à la plaisance. Il est depuis remplacé par un TP32 de Simrad).
  • Changement des bagues en ertalon de la mèche de safran. Un gros gain sur le jeu de la barre.
  • Remplacement des ampoules à incandescence par des LEDs pour l’éclairage intérieur et les feux de navigation.

La préparation fut longue mais le résultat à la hauteur. Aucun des changements ne s’est montré décevant et tout est encore à poste aujourd’hui.


Troisième étape : les travaux de 2011

  • Traitement anti osmose : avant le départ, la coque présentait des signes légers d’osmose. Des nappes de petites bulles mais aucune grosse et profonde. Pas d’inquiétude. Au retour, le bateau est mis au sec et le gelcoat pelé. 18 mois plus tard, la corvée était derrière moi avec l’application de plusieurs couches de résine epoxy Sicomin
  • Changement des tous les passe coque et vannes
  • Changement des voiles. GV, génois et spi. Gamme hauturière Alizé de Jade Voile – Star Voile
  • Changement des winches de génois pour des Lewmar Ocean ST 30. Le self tailing est un confort et de toute façon les vieux Barlow étaient au bout du rouleau.
  • Changement du winch de roof tribord pour un Lewmar Ocean ST14/16
  • Changement de la commande moteur
  • Changement du joint tournant d’arbre moteur
  • Changement du démarreur (2010)
  • Ajout de cagnards

Quatrième étape : préparation de la navigation en Islande – 2013

  • Changement de toute les câbles de puissance et du sélecteur de batterie
  • Ajout d’un répartiteur de batterie. Avant, on chargeait l’une ou l’autre.
  • Installation d’un régulateur de panneau solaire. J’avais fait l’impasse jusque là mais l’automatisation a du bon.
  • Installation d’un pilote TP32 avec mini gyro. Le plus puissant des pilote de barre franche. Entière satisfaction.
  • Changement du tambour de l’enrouleur. Usure prématurée ou défaut de fab, il était devenu impossible d’enrouler sans winch.
  • Changement de l’arbre d’hélice. L’ancien était un peu voilé et le nouveau est en inox.
  • Changement de la batterie de servitude de 120Ah à 100Ah mais toujours AGM. J’étais limité par la taille du caisson
  • Collage de l’autocollant Muppet Show sur le tableau arrière. Des années que je le voulais.
  • Changement de l’arbre et des joints spi de la pompe de refroidissement moteur (2014).

Les photos ci-dessous ont été prises en Juillet 2015 après la dernière sortie estivale. L’espace de quelques jours, nous avons navigué en équipage réduit entre l’estuaire de le Loire et les îles du Morbihan pour faire tourner un peu la monture après une année au sec.


Cette liste est non exhaustive mais donne les principaux travaux. Le gréement courant quand à lui a été renouvelé « à sa » demande. Il est sain et quelques drisses et écoutes de rechange sont disponibles. Du point de vue équipement, il ne reste donc plus grand chose d’origine en dehors de la coque, du moteur et des emménagements initiaux.

La coque et le pont sont sains et ne présentent pas de défauts structurels. Le diamant du pont est usé par endroit mais rien d’anormal. La strate n’a pas faïencé/étoilé autour des cadènes de haubans comme je l’ai vu sur d’autres Aquilas. Les quelques éclats de gelcoat, dans le cockpit principalement, ont été retouchés.

A l’intérieur, les vernis accusent leur âge surtout autour de la descente où l’eau de mer arrive parfois et où l’on passe beaucoup de temps à tenir compagnie au barreur. Je n’ai jamais pris le temps de poncer tout cela pour y donner un coup de jeune. Ca ne ferait pas de mal. Les travaux ne sont pas couteux en matière mais gourmand en temps. Les matériaux sont sains et d’une qualité impressionnante quand on sait ce qu’ils ont vécu.

Le moteur démarre au quart de tour et est fiable. Il n’est pas puissant et c’est son principal défaut. J’ai appris à vivre avec et ne suis pas de ceux qui allument le moteur pour esquiver le près. Le moteur n’est qu’un assistant d’entrée/sortie de port et de mouillage. Rien de plus.

Ce bateau, je l’aime comme un frère et en ai pris soin en conséquence. J’ai habité plus de 2 ans à bord et parcouru plus de 18000mn. Durant l’hiver, il m’est arrivé de faire 3 à 4h de route pour aller le voir et m’assurer qu’il allait bien. Son seul geste était de tirer sur ses amarres comme pour me dire « allez, vient on va faire un tour ».

Si c’était à refaire, le referai sans hésiter. La seule raison qui me pousse à le vendre est que j’envisage un périple pour lequel je ne pourrai le chevaucher. Malgré toutes ses qualités, il n’est pas taillé pour les navigations polaires.

Il a encore de belle année devant lui et ne demande qu’à repartir. Rien ne me ferait plus plaisir même si m’en séparer me fait froid dans le dos.

Avis aux amateurs de milles…